25 mai 2008

Pornostars- Fragments d'une métaphysique du X

Pornostars, Fragments d'une métaphysique du X procède d'une idée intéressante: creuser enfin le pourquoi du cinéma pornographique, tenter de comprendre les raisons de la fascination qu'il suscite. On est loin ici des discours politiques qui visent à nous faire prendre le X pour un acte révolutionnaire. Il s'agit avant tout de comprendre le rapport onirique entre le film et son spectateur et, pour Laurent de Sutter, plus précisément, le rapport que celui-ci entretient avec les starlettes, élevées par l'auteur au rang d'anges délivreuses d'un amour paradoxal.
Le discours est ponctué d'exemples de scènes de films X, exemples dont, malheureusement, seul un amateur fort éclairé pourrait évaluer la partinence.
On passera sur le parfum mystique, voire catholique qui empreigne l'ouvrage, pour finalement constater que tout cela ne nous a pas amené grand-chose, qu'il ne nous restera de ces fragments qu'une belle idée de rédemption.

Le Littérroriste

22 mai 2008

Jean Prouvé Les maisons de Meudon

1945. La France est en ruines. Il faut reconstruire, et vite. Des expérimentations sont lancées pour tenter de construire à faible coût des maisons préfabriquées de qualité : c'est ainsi que des "cités d'expériences " comme celle du Merlan à Noisy le Sec accueilleront des maisons individuelles en bois ou en métal, parfois offertes par des gouvernements étrangers.
Que sera-t-il conclus de tout cela ? Pas grand-chose, car la France aime le béton, qu'elle a inventé, et qui est le fond de commerce de toute une industrie. Jean Prouvé croit pouvoir vaincre cela. Ingénieur, il met au point des systèmes visant à fabriquer des maisons comme on fabrique des automobiles. Mais l'aveuglement des fonctionnaires, les restrictions budgétaires et, disons-le, le manque de vision des politiques, empêcheront Prouvé d'aller au bout de sa démarche. prouvé n'ayant pu mener à bien l'expérience de manière concluante, ne pourra accéder à l'industrialisation à grande échelle qui aurait permis d'abaisser les coûts et d'améliorer la qualité de ses produits. restent quelques maisons à Meudon, transformées au fil du temps.
Une histoire symptomatique de l'incapacité française à suivre les inventeurs, les précurseurs.

Le Littérroriste

18 mai 2008

Georges Méliès à la Cinémathèque

On attendait beaucoup de cette exposition. On imaginait retrouver au fil de notre parcours un peu de la magie des premiers temps, celle que ressentent les enfants lorsqu'ils fabriquent un théâtre en carton. On attendait trop, peut-être. Une scénographie plate se déroule au sein d'un - court- parcours alambiqué, dont la géométrie du bâtiment de Frank Gehry (ex Centre culturel américain) porte peut-être une part de responsabilité.
Indigence de la pensée: pour exposer un touche-à-tout, imaginatif, bricoleur, on nous sert un accrochage façon musée, qui n'est pas sans rappeler les ridicules tentatives de "musées du rock", ces tentations - pour ne pas dire cette nécessité - de rendre les choses respectables, de les mettre dans des boîtes rassurantes. Là où il fallait au contraire de la fantaisie, de l'excès, l'exposition fétichise des pièces, et passe à côté de ce qui nous importe, à savoir le travail de Méliès, tous ses trucs, ses astuces de disciple des prestidigitateurs. Peu d'explication sur les trucages.
Le travail de toute une vie (les objets, les films restants étaient dispersés) de la famille de Méliès pour tenter de rassembler des éléments de cette histoire méritait beaucoup mieux.

Le Littérroriste

11 mai 2008

Deux jours à tuer

J'aime beaucoup Dupontel tant en tant qu'acteur qu'en tant que réalisateur. Sobriété et humilité du jeu d'un côté, incorrection salvatrice de l'autre.
Dupontel est très bon dans ce nouveau film de Jean Becker, comme le sont les autres acteurs.
Le film commence par ce qui ressemble à une crise de la quarantaine, d'un homme qui a réussi et fout tout en l'air. Mais ce sabordage en règle (belle scène du dîner) cache autre chose. Malheureusement, ce retournement est unique, et ce vers quoi le personnage se dirige n'est pas développé (qu'advient-il de sa relation avec son père).
Deux jours à tuer est trop court, et s'arrête là où pourrait s'installer un climat, une suspension.

Un film à moitié plein...ou à moitié vide !


Le littérroriste