29 août 2008

Rose Madder de Stephen King

Le Littérroriste est un homme (presque) comme les autres. Pendant que de sublimes créatures gambadent sur sa plage barcelonaise, il se plait à se plonger dans un pavé US, un roman qui l'absorbe tout entier, lui permettant de faire abstraction d'un cadre par trop idyllique.
J'ai déjà écrit sur ce blog que Stephen King était à mes yeux un auteur sous-estimé, sans doute victime d'un succès florissant. Rose Madder n'est pas son roman le plus connu. On y retrouve certains des ingrédients de nombre de ses productions : une femme meurtrie, un conjoint schizophrène et une perméabilité du monde réel au domaine du rêve. Le fantastique se glisse peu à peu, insidieusement, dans ce qui semblait devoir ressortir du domaine du thriller. Le sexe et la mort sont omniprésents, mais l'ironie de Stephen King transcende tout. Les pages où l'époux éconduit de Rose, flic brutal et impuissant, se retrouve dans la kermesse d'une association de femmes battues, sont irrésistibles, rappelant le cynisme d'un Hubert Selby JR.
Un livre imparfait, mais attachant.

Le Littérroriste

21 août 2008

wall E

Un film comme Wall E. permet de mesurer le chemin parcouru par le cinéma d'animation ces dernières années. Là où la technique infographique se posait comme un objet en soi, un morceau de bravoure, Wall E. l'utilise pour dégager une vraie poésie. Certes, le film comporte quelques lacunes, quelques trous scénaristiques. Les séquences qui prennent place au sein du vaisseau spatial où l'humanité est maintenue en état végétatif, tout en étant amusantes, n'ont pas la même originalité que le reste du film. Mais les images du robot perdu à la surface d'une terre ravagée, continuant à empiler des cubes de déchets, resteront comme le plus efficace plaidoyer écolo.

Le Littérroriste.

05 août 2008

Comment le web change le monde

Francis Pisani vit dans la Silicon Valley d'où il édite Transnets, son blog sur les nouveaux médias et les nouvelles technologies, blog bien connu des lecteurs du monde.fr.
Ce livre condense et synthétise la vision d'un homme immegé dans son sujet. Derrière des sites comme Facebook ou My Space se cachent des évolutions sociétales majeures. La simplification des outils a permis à tout un chacun de s'en emparer, des les utiliser, de les détourner. Le web 2.0, basé sur l'idée que les utilisateurs créent d'eux-même le contenu des sites sur lesquels ils s'inscrivent, génère de nouveaux modèles économiques qui touchent la publicité, le marketing, la question de la sécurité des données. L'augmentation des flux de données rend par ailleurs possible l'entreprise "dans les nuages" c'est à dire immatérielle, l'entreprise sans logiciel sur site, où tout est accessible depuis n'importe quel point sur le globe.
Enfin, le net, et c'est sans doute le plus troublant, rend possible l'émergence d'une intelligence collective extrèmement performante (le webcateur vu comme une fourmi NDLR).
Difficile de résumer un ouvrage aussi riche, dont le mérite est de prendre ses distances avec les dogmes des uns et des autres : Comment le web change le monde n'est pas un plaidoyer mais un constat sur ce qui arrive. Qu'on le regrette ou qu'on le souhaite, ces mutations ont lieu, et la meilleure manière de faire en sorte que cette évolution soit positive, c'est dans un premier temps de savoir ce qui se passe.

A recommander

Le Littérroriste