21 décembre 2008

Sex game book de Denyse Beaulieu

Sous-titré Histoire culturelle de la sexualité, Sex Game book nous propose un voyage ludique à travers le sexe et sa représentation à travers les âges. Sociologie, peinture, littérature, photographie, mythologie, cinéma, spectacle sont explorés par la plume alerte et avisée de Denyse Beaulieu, plume qui ne manque pas d'humour et de fantaisie.
Un ouvrage raffiné et iconoclaste, un état des lieux où le sens du jeu qui caractérise son auteur (ex journaliste au défunt Globe) n'empiète jamais sur la richesse du contenu.

Au final, un livre qui... donne des idées.

Le Littérroriste

13 décembre 2008

Séraphine, un film de Martin Provost

Un film français. On continue à explorer notre gloire passée, notre petit patrimoine. On y ajoute quelques gouttes de misérabilisme, quelques défauts techniques (des cadrages parfois hésitants, notamment lorsque Provost film Séraphine en extérieur devant des bâtiments), quelques bons acteurs (Yolande Moreau). Le destin de l'artiste y est bien sûr cruel, car les bourgeois ne la comprennent pas...
Qu'en reste-t-il ? On aimerait dire : le rapport sensuel, voire charnel à la peinture. Mettre la main à la pâte... Mais même cet aspect est insuffisamment mis en avant, trop furtivement.

Bref, Séraphine est un film plaisant, mais qui ne va pas au bout des choses, le film d'un pays tout occupé à se regarder dans le miroir de son passé et à convoquer le monde entier à admirer ce reflet.

Le Littérroriste

08 décembre 2008

French kicks, photographies rock par Pierre Hybre

Comment photographier la musique ? Comment photographier le rock ? Comment ne pas sombrer dans un fétichisme (les guitares, les vêtements...) qui substitue au son quelque chose qui est censé le signifier mais n'en dit pas grand-chose (cf les expositions souvent consternantes de la Cité de la Musique quand elle s'intéresse au rock) ? Pierre Hybre a choisi. Il se lance dans l'arène, boîtier en main, au milieu des fauves. Ses clichés sont vraiment des instantanés, des moments capturés, des fragments de vie. French Kicks est le résultat d'une confrontation directe à son sujet, les très jeunes groupes de rock parisiens, confrontation de deux années au cours desquelles le photographe s'est immergé dans son sujet, a cotoyé concert après concert ces adolescents qui redécouvrent le rock.
Le résultat est un très beau livre que le photographe a entièrement piloté, réussissant à imposer ses choix esthétiques (la sobriété, l'exclusion de parasites publicitaires, etc.).
French Kicks est un livre historique au sens premier du terme, un livre qui retrace l'avènement d'une génération post-samplers, un livre qui témoigne.

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Le Littérroriste

07 décembre 2008

Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes

Dès la première scène, on devine l'ampleur de la catastrophe. Photo bâclée, dialogues qui se veulent fantaisistes mais tombent à plat, problème de rythme dans les répliques, direction d'acteurs inexistante (pourquoi les petits rôles sont-ils toujours tellement négligés dans le cinéma français, pourquoi ne savons nous pas diriger des groupes ?)
Ce sentiment se confirme par la suite avec une succession de scènes censées nous faire rire, qui accumulent les poncifs sans jamais - quoi que revendique le film- oser la transgression.
Faire naître du comique d'une situation, c'est à la fois un travail d'écriture, de direction d'acteur, de rythme juste sans lequel le meilleur dialogue ne fait plus mouche.
Film paresseux, qui voudrait nous flatter en nous laissant reconnaître certaines citations picturales lourdement appuyées, mais qui en réalité nous prend pour des imbéciles. Quand la gauche caviar s'adresse au peuple, elle le fait avec condescendance.

Le Littérroriste