18 janvier 2009

Céfalus de Ludovic Debeurme

Chez Ludovic Debeurme, la frontière entre le réel, le rêve ou l'inconscient est perméable. Son dessin sec, en noir et blanc, met en scène des personnages au psychisme perturbé, dont le corps reflète les tourments. Détournement de contes de fées et de légendes, bestiaires fantastiques sont au service d'un récit poétique et attachant.

Le Littérroriste

PS: la page perso de l'auteur

06 janvier 2009

L'homme qui marchait sur la lune d'Howard McCord

L'homme qui marchait sur la lune est le roman d'une quête, quête du silence, quête de la solitude, quête d'une vie vouée à la survie, une vie où le corps reprend ses droits.
Un homme gravit une montagne, une montagne pelée, banale, qui n'a rien de mythique. Il se sent poursuivi, sans apercevoir son poursuivant. Nous ne savons rien sur lui. Ses pensées nous révèleront peu à peu qui il est, jusqu'à ce que l'acte final éclate.

Un livre sec, aride et vrai.

Le Littérroriste

04 janvier 2009

L'art de la pensée négative de Bard Breien

Film à petit budget, caméra à l'épaule. Dans l'art de la pensée négative, les handicapés s'insurgent, rejettent le discours mielleux de l'assistante avec son accompagnement psychologique, son moralisme fataliste et son hypocrisie permanente. Un petit côté Festen. On parle, on se bat, on s'aime, on se déchire. Les non-dits explosent. La nuit recèle son lot de vérité, c'est au sein de sa quiétude que les blessures cicatrisent.

Un beau film.

Le Littérroriste

03 janvier 2009

No country for old men de Cormac McCarthy

Avant de devenir un film des frères Coen, No country for old men est avant tout un formidable roman de Cormac McCarthy, l'histoire d'une fuite désespérée, d'une traque impitoyable, d'une mise à mort programmée. Récit haletant de la première à la dernière page, le temps de prendre le train d'un style dense, sans fioriture, d'où tout ce qui est inutile est absent. Trois personnages principaux: le fugitif heureux (?) découvreur d'un pactole en liquide, le tueur sans état d'âme et le vieux shérif qui doute de plus en plus de son rôle. Tout ça prend place dans les grands espaces que seule la littérature américaine sait restituer, cadre idéal de cette chasse à l'homme qui ressemble à s'y méprendre à une partie de chasse.

Le Littérroriste

02 janvier 2009

Two Lovers de James Gray

Le dernier film de James Gray (La nuit nous appartient) avait su nous plonger dans un univers envoûtant, entre violence et onirisme. Two Lovers traite d'autre chose, d'une histoire d'amour imparfaitement partagée entre devoir familial (le mariage au sein de la communauté juive, qui arrangerait bien les affaires familiales) et passion dangereuse (Gwyneth Paltrow, magnifique) pour une voisine amoureuse d'un autre lui-même inaccessible. Dans ce jeu où les destins semblent joués, les situations vouées à rester en place, le personnage principal va introduire le risque... trop tard car la prise de risque d'un autre le condamnera au status quo.

Un très beau film, avec peut-être la dernière apparition de Joaquin Phoenix à l'écran.

Le Littérroriste