21 février 2009

Morse, un film de Tomas Alfredson

Le film de Tomas Alfredson conte l'histoire étrange d'un garçon comme les autres, juste un peu plus timide, un peu plus rêveur, qui, un hiver, rencontre devant son immeuble de la banlieue de Stockholm sa nouvelle voisine, voisine qui court pieds nus dans la neige et jamais ne voit la lueur du jour. Oskar comprend peu à peu que la petite voisine avec laquelle il communique en morse à travers la cloisons qui sépare les deux appartements, est un vampire, qu'elle ne se nourrit donc que de sang humain, condamnée à tuer pour survivre.

La réussité du film tient dans son absence totale d'effets spéciaux extraordinaires. Le film est traité avec une sobriété exemplaire qui renforce la vérité de ces instants où la petite fille revient à elle, la bouche pleine de sang.
Les acteurs sont formidables. Les enfants n'y sont pas traités comme des larves décérébrées mais comme des êtres pensants, aux pulsions contradictoires.
Un film inclassable qui se situe à peu près aux antipodes des productions françaises actuelles.

Highly recommended

Le Littérroriste

07 février 2009

Le bar à Joe de Munoz & Sampayo

Si comme moi vous ne connaissez rien à la BD argentine, ne vous laissez pas impressionner par une couverture hideuse et faites un détour vers le Bar à Joe. On y brasse des histoires new-yorkaises de boxer déchu, d'arnaqueurs patentés, de femmes de petites vertus. Un graphisme d'un noir et blanc très expressif vient servir des histoires qui quoiqu'autonomes, forment un tout, partageant des personnages récurrents. On pense bien-sûr à Hubert Selby Jr. (Last Exit to Brooklyn), même si, ici, on est moins dans le compte-rendu social d'une violence émergente, et plus dans l'onirisme de légendes urbaines.

A recommander.

Le Littérroriste

04 février 2009

Storytelling de Christian Salmon

Sous titré la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, l'ouvrage se voudrait une enquête journalistique rigoureuse visant à analyser les origines de ce nouveau paradigme que constitue le storytelling. Malheureusement, l'ouvrage de Christian Salmon, s'il s'annonçait alléchant, peine à dépasser le stade des généralités : les exemples qui y sont donnés (tant dans le domaine du commercial, que du politique ou même du militaire) y sont insuffisamment disséqués, comme si l'énonciation de certains faits historiques dénuée de toute analyse pouvait tenir lieu de démonstration.
Storytelling reste un ouvrage au propos intéréssant, un ouvrage qui malgré des parti-pris parfois systématiques peut servir de point de départ à une réflexion sur cette tendance fondamentale du discours contemporain qui substitue l'anecdote à l'analyse.

Le Littérroriste