13 septembre 2009

L'imaginaire érotique au Japon d'Agnès Giard

Livre magnifique, très abondamment illustré, L'imaginaire érotique au Japon nous dévoile toutes les facettes des fantasmes japonais, entre high-tech et rites primitifs shinto, rites de fertilité et cauchemards post-nucléaires, bondage et poupées. Univers foisonnant et fascinant d'un ouvrage qui ne tombe jamais dans la vulgarité, aborde tous les thèmes avec humour tout en les replaçant dans une perspective historique qui est ici, plus qu'ailleurs, fondamentale. Impossible de comprendre cet imaginaire sans saisir le poids de la défaite de 1945 ou de l'héritage shinto, par exemple. Agnès Giard parvient à nous transmettre un contenu très riche : ce livre, comme toute chose au Japon ("homme, femme, papillon, pierre ou fleur") a lui aussi une âme.

En bref, un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains... mais à mettre entre toutes les autres !

Le Littérroriste

12 septembre 2009

Seul le silence - R.J.Ellory

Encore une énième histoire de serial killer ? Oui, mais quand on aime, on ne compte pas, on ne compte plus... les petites filles assassinées. Et Ellory n'est pas Ellroy, il développe ses propres obsessions, son propre rapport au passé, au souvenir. Histoire d'un destin tragique, histoire d'une impuissance face au mal qui ravage le monde autour du narrateur année après année, Seul le silence captive de bout en bout, s'enfonçant dans la noirceur avec délices.

Le Littérroriste

10 septembre 2009

Beautiful People

Le livre D'Alicia Drake se plonge avec délice dans les turpitudes et mesquineries des deux grands couturiers Saint Laurent et Lagerfeld. L'envers du décor n'est pas très propre, les miroirs y renvoient à l'infini les jeux de l'ego, du pouvoir, du sexe sordide et du carriérisme assoiffé de jeunes garçons prêts à tout pour réussir, s'il le faut au fond du lit des maîtres.

Le Littérroriste

06 septembre 2009

Ornette Coleman - La Villette

Ornette, encore et toujours. D'année en année, de plus en plus de mal à atteindre le petit bout de scène où il restera planté pendant tout le concert, son sax, son violon et sa trompette à portée de main. Son fils, derrière, mixé très bas, qui se jette à corps perdu dans une bataille bruitiste. Un contrebassiste pince sans rire, un bassiste plus sobre, car peut-être encore trop respectueux.
L'étrangeté et l'émotion, l'individu et le groupe. Les voix individuelles comme en cacophonie qui finissent par converger dans l'harmonie pour se séparer plus tard. L'impression d'ouvrir la fenêtre, d'entendre les bruits de la rue, de la ville, de la vie, comme une recréation de la société. Emprunts classiques utilisés comme des collages, avec encore de l'humour, de la poésie.

C'est toujours pareil, et c'est toujours bien.

Fin du set, ferveur collective, les spectateurs descendent vers la scène, autographes... Bis : Lonely woman, émotion au rendez-vous. Les fans n'ont pas quitté le pied de la scène où chacun lutte pour pouvoir toucher le grand homme, peut-être une dernière fois.

Le Littérroriste