23 août 2006

Lunar park

Bret Easton Ellis ne s'est jamais remis d'avoir écrit American Psycho. Si Less than zero pouvait présenter quelques analogies avec l'oeuvre de Douglas Coupland, le roman new-yorkais, écrit selon Ellis dans une forme de transe, plongeait tout au fond de la noirceur humaine. Jamais un roman ne m'était ainsi littéralement tombé des mains, jamais une telle horreur révélée avec froideur et précision. Lunar park est le roman d'un auteur faisant le bilan sur sa vie et son oeuvre. Le livre débute sur un mode autobiographique pour glisser peu à peu dans un cauchemar qui mêle, ce qui est propre au domaine du rêve, des éléments de la réalité et de la fiction. Le serial killer d'American psycho refait ainsi surface chez Ellis, enfin installé comme bon père de famille.
Le livre est fascinant en ce qu'Ellis, tout en brouillant les pistes factuelles, s'y livre sans complaisance. Nulle volonté de contrôler son image, de revendiquer un statut (écrivain destroy, ou au contraire ex-fêtard repenti). Le livre d'un virtuose qui, revêtant un nouveau masque, nous dit qui il est.

BI

PS: sur le site suivant, deux biographies parallèles, la bio officielle et celle , légèrement divergente, issue de Lunar Park
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