19 janvier 2008

Sexe et dépendances

Le dernier opus de Stephen McCauley s'attache à quelques mois de la vie de William, agent immobilier homo à Boston. Les tours du World Trade Center se sont écroulées depuis peu, toute l'Amérique vit dans la psychose et des désirs contradictoires de sécurité, de défoulement, de spiritualité. Entre une locataire qui le culpabilise au point de lui faire accepter de ne pas payer de loyer et de lui faire faire son repassage, des amants furtifs rencontrés sur internet, et ses obsessions pour le nettoyage, William voit sa vie passer, défiler. Il s'attachera à un couple d'acquéreurs, fantasmant en eux l'image du bonheur et d'un amour vrai, pour se rendre compte au final de leurs faiblesses et ainsi mieux assumer les siennes.

Les personnages décrit par Mc Cauley dans Sexe et dépendances ne sont pas tous attachants. Les femmes y sont notamment décrites comme individualistes et autoritaires. Mais les personnages existent, ont une complexité, une âme, des préoccupations, une évolution et c'est par ce biais que l'auteur arrive à nous intéresser à une intrigue somme toute assez banale, une plongée dans le quotidien de l'Amérique bobo, entre cours de yoga, parfums sur mesure, investissements immobiliers et une peur viscérale de vieillir.

LE LITTERRORISTE