20 juin 2008

JCVD

Film atypique, JCVD est réservé à ceux qui, comme moi, ont longtemps soupçonné Jean-Claude Van Damme d'être un imposteur génial.
L'auteur de "si tu enlèves l'air du ciel, les oiseaux tombent par terre...et les avions, aussi", passe du statut de ringard absolu à celui d'une icône pop, capable d'autodérision dans un rapport trouble à l'autobiographie.
Car le scénario de JCVD montre le retour d'un Jean-Claude au pays, en pleine période de perte de vitesse à Hollywood.
Procédure de divorce, problèmes d'argent: JC se rend comme tout citoyen belge à la poste du coin pour y faire un virement à son gourmand avocat californien, il s'y retrouve mêlé à une prise d'otage cahotique menée par des malfrats peu subtils.
Film étrange, à mi-chemin entre la comédie, le film noir (très belle photo avec un grain très poussé), JCVD reste au final un ovni cinématographique, un machin inclassable qui réussit à nous séduire sans pourtant tenir aucune de ses promesses.

Le Littérroriste

16 juin 2008

Depardon : errances

On peut avoir une opinion divergente concernant le cinéma de Depardon et sa photo. Autant son cinéma s'attache à l'humain, autant sa photographie prend souvent un autre chemin, une plus grande distance. Errance est ce moment particulier où un process anonyme et volontairement rigide (un appareil unique sur pied, un format unique, un noir et blanc permanent, un cadrage unique qui place la ligne d'horizon au centre, une profondeur de champ maximale) génère une oeuvre personnelle. Depardon écrit sur l'errance, s'interroge sur la notion et la manière dont lui l'a vécue, raconte son parcours photographique, ses questionnements.
Les photos reflètent des entre-deux, des lieux de transition dont l'humain est sinon absent, sinon un élément secondaire.

Un livre austère mais très enrichissant pour qui s'intéresse à la photographie ou la pratique.

Le Littérroriste

15 juin 2008

Un conte de Noël

Arnaud Desplechin met ici en scène la part cachée des histoires familiales, le non-dit, les regrets. Le passage à l'âge adulte est l'occasion de réaliser les chemins que l'on n'a pas pris, les histoires d'amours à côté desquelles on est passé, les petits riens sur lesquels reposent nos destins.
Amalric, devenu au fil du temps l'acteur fétiche de Desplechin, joue toujours un peu le même rôle d'un film à l'autre... mais il le fait bien. Les autres acteurs (Deneuve mère et fille, Poupaud, Emmanuelle Devos, Jean-Paul Roussillon, la belle Anne Consigny...) incarnent leurs rôles avec conviction, on pense furtivement à Festen, bien-sûr. On regrettera néanmoins la durée du film: le montage aurait pu être plus serré, certaines scènes évacuées.

Un bon Desplechin, mais qui ne constitue pas un jalon générationnel comme le fit Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle).

Le Littérroriste

13 juin 2008

Valérie Mréjen au Jeu de Paume

La programmation du Jeu de Paume est exemplaire en ce sens que ses expositions sont résolument contemporaines tout en restant accessibles au profane. L'exposition de Valérie Mréjen, ironiquement intitulée la Place de la Concorde, ne déroge pas à ce principe. L'incommunicabilité entre les êtres y est mise en scène par le biais de courts métrages vidéos retraçant des scènes de la vie quotidienne, courts métrages rigoureux, bourrés d'humour et de sens.

A aller voir d'urgence

Le Littérroriste

07 juin 2008

Le combat ordinaire

Manu Larcenet sait parler des choses de la vie avec une humilité, une sobriété touchantes. Le parcours de son personnage dans une existence assez banale met en scène l'apprentissage de la complexité du monde, d'un monde où le bien et le mal coexistent en chacun.
Le combat ordinaire est une bande dessinée adulte, dans le sens ou un réalisme des situations et des personnages n'empêche pas l'irruption de pages poétiques, comme ces paysages silencieux ou ces portraits accumulés qui ponctuent l'intrigue.

Le Littérroriste