06 décembre 2006

Le baiser du congre

Ces derniers temps, le roman noir stipule que le héros de polar est de plus en plus rarement détective privé ou flic, fut-il corrompu. Plus à proprement parler d'enquête, mais un bout de vie en commun avec un personnage comme vous et moi, confronté aux évolutions, violences, contradictions et beautés du monde et des sociétés.
Ce premier roman de Del Pappas s'inscrit dans cette tendance. On s'identifie d'autant plus facilement aux tribultaions marseillaises de Constantin, dit le Grec, que sa bio nourrit de nombreuses similitudes avec celle de son auteur. On pourra s'irriter ça et là d'un sentimentalisme qui touche à la mièvrerie ou d'un portrait de Marseille digne des stéréotypes les plus courrus (les gens durs au premier abord, mais tendres au fond, la nourriture toujours excellente, le pastis à volonté...), autant de points qui rappellent les films de Robert Guédiguian. Mais comme l'auteur de Marius et Jeannette, Del Pappas possède un lyrisme rare, une force qui nous emporte page après page.

Le Littérroriste

ps: Le Baiser du Congre est son premier roman, il inaugura une saga, celle de Constantin dit le Grec que développe ensuite Del Pappas de roman en roman, en aval et en amont de la période de ce roman.