03 novembre 2006

Salon de la photo

La photo est un art démocratique. L'art des classes moyennes, le hobby parfait qui englobe toutes les envies, tous les possibles. Tout le monde se veut photographe, pour des raisons diverses.
Le salon de la photo qui a ouvert aujourd'hui à Paris, salle Olympe de Gouge, est un reflet somme toute fidèle des tendances et contradictions de ce désir accentué encore depuis le passage à l'ère numérique. Le principe est de présenter au public une sélection de photographe amateurs, avec leurs univers respectifs.
Si la qualité des oeuvres est très inégale, certaines lignes de force se font néanmoins jour.
L'amateur passionné rêve encore en noir et blanc, il en sublime ainsi le quotidien.
Ainsi, très belle série sur un bouilleur de cru de Michel Julia.
Le noir et blanc permet aussi d'abstractiser la nature ou même et surtout le cadre urbain, l'urbanisme, qui interroge nombre des exposants.
Peu de photo "sociale" ou ethnologique, sortis du monde matériel magnifiquement mis en valeur par JD Lemoine dans sa série Objets convoités (accumulations marchandes au fish-eye), on cherche plutôt vers le rêve (beau Chausson Japonais de Catherine Garnier) ou la texture (cf le travail de Guy Bukovatz ou de Bertrand Fauconnier). Texture qui se trouve peut-être le seul point commun avec des artistes plus orientés vers le graphisme et l'imagerie virtuelle, pour lesquels l'acte photographique n'est que l'un des moments (et des ingrédients) d'une oeuvre mixant photo et dessin, avec un usage de la typographie mettant en valeur des textes poétiques, oniriques. Ainsi, l'oeuvre naissante d'Olivia Lenard laisse déjà poindre le talent. C'est également l'une des seules avec Lucille Botti, à aborder l'érotisme, curieux absent de ce salon.

BI