12 juin 2007

Le scaphandre et le papillon

En décembre 1995, Jean-Dominique Bauby est victime d'un accident vasculaire qui le plonge dans le coma. Lorsqu'il se réveille, le journaliste est immobilisé, entièrement dépourvu de fonctions motrices. Seul son oeil gauche bouge encore. Passés les premières semaines de désespoir, il entreprend d'écrire un livre sur son expérience, clignant de l'oeil alors qu'une thérapeute lui récite l'alphabet. Le titre de ce livre "le scaphandre et le papillon", décrit la manière dont Bauby voit son "lock-in syndrom": la vie d'un scaphandrier (la notion de champ et de hors champ est évidemment primordiale puisqu'il ne peut tourner sa tête) autour duquel tournoie un papillon.
Le sujet est anti-cinématographique par excellence. Amalric doit incarner un homme sans mouvement. Le jeu d'acteur se limite au mouvement d'un oeil, d'une paupière, et à la tonalité d'une voix off. Le film se déroule entièrement dans l'hôpital où Bauby repose. Visites de sa femme et de ses enfants, visions épiphaniques de la beauté d'une infirmière... Julian Schnabel réussit le tour de force de rendre à la vie cet homme, de lui rendre hommage, par une grande inventivité cinématographique et picturale sans pathos inutile. Un hymne à la vie et aux femmes.

BI