31 janvier 2007

Pars vite et reviens tard

José Garcia est un bon acteur. Il a de la présence, de la force, une sobriété inspirée des grands acteurs américains qu'il a en un temps parodiés. C'est malheureusement le seul atout - avec les quelques éclairs de génie d'un Serrault cabotineur - du nouveau film de Régis Wargnier, Pars vite et reviens tard.
L'intrigue évoque d'abord une thématique - la résurgence de la peste- qui, dans le cadre d'un film noir, pourait être riche. Mais paradoxalement, le scénario aboutit à une histoire anecdotique, un fait-divers sans intérêt, sans que les deux idées ne soient liées par autre chose que les obsessions d'un personnage secondaire. N'ayant pas lu le roman de Fred Vargas dont le film est inspiré, difficile de faire la part des choses entre structure du roman et responsabilité de l'adaptation. Tout cela ne serait pas si grave si le film ne souffrait d'une certaine lourdeur, de cadrages approximatifs, et surtout d'une faiblesse très française dans la direction des second rôles et des figurants. On ne compte pas les répliques mal ajustées par de mauvais jeunes acteurs (Nicolas Cazalé, Marie Gillain) débitant des dialogues mal écrits, les scènes de foule où les figurants font très figurants (on fait semblant de discuter, les membres d'un groupe se comportent de façon homgène, etc.), autant de détails qui nuisent à l'immersion, condition sine qua non du succès d'un véritable thriller. Un film dont le ratage est symptomatioque d'un cinéma français trop occupé à l'autocéélébration pour travailler ses faiblesses.

BI