13 décembre 2007

Joseph Arthur à la Maroquinerie

Il est toujours déstabilisant de se rendre au concert d'un artiste dont on n'a pas suivi les derniers enregistrements. Déçu par sa dernière apparition parisienne, je n'avais pas fait l'effort de me procurer Let's Just Be, sorti il y a peu. Comme d'habitude, la Maroquinerie est un lieu à la fois attachant et frustrant : attachant parce que la configuration et l'exiguité des lieux confère un caractère intime aux concerts, frustrant, parce que l'on y est rarement bien installé, tout occupé à tenter d'éviter les poteaux qui parsèment la salle.
On découvre son nouveau groupe avec deux jolies filles (guitare et basse), un batteur et un multi-instrumentiste. Les chansons du nouvel album, inconnues de la quasi totalité de l'audience, défilent, entrecoupées de version remaniées de titres des albums précédents.

Entre ballades rock un peu banales (on ne peut s'empêcher de penser que le groupe aplatit un peu le son de Joseph Arthur), tentatives rock plus violentes et nettement plus efficaces, les meillurs moments sont ceux qui nous laissent écouter le chanteur seul. Mais, là où l'émotion naissait de mélodies poignantes lors de ses anciens concerts, Joseph semble ne plus assumer ce talent, vouloir "casser" ces mélodies, jouer un rôle, un peu à la manière de Dylan, et massacre systématiquement ses chansons en leur donnant à toute une tonalité nouvelle, moins riche et surtout systématique. Des morceaux de bravoure comme In the sun ou September Song ne parviennent pas à nous émouvoir comme ils le devraient. Commplexe rock d'un artiste qui n'avait pas besoin de nous prouver quoi que ce soit ? Toujours est-il qu'on sort de là avec une impression de gâchis, comme lors de sa dernière apparition en ce même lieu.

Restent de grands disques (Big City secrets, Vacancy, Come to where I'm from, Junkyard hearts, Redemption Song...) et quelques concerts pirates pour nous rappeler ce que l'artiste peut évoquer, l'espace de quelques accords.


BI