23 octobre 2008

Denis Bortek au Zèbre de Belleville

En ce mardi soir d'octobre, Denis Bortek, ex chanteur du groupe culte Jad Wio, avait invité ses amis à un concert en forme de mini-cabaret, le tout intitulé Shot the Moon.
Le Zèbre se prêtait bien-entendu parfaitement à l'exercice : chaleur et proximité, entre scène, comptoir et acrobaties aériennes.
Mélange de chansons acoustiques, reprises électriques (Lennon) , mélodies pop, le tout sous fond d'histoires de morts-vivants (reprise de Champagne d'Higelin), de cabaret berlinois ou de filles aux moeurs étranges (Ophélie est zoophile).
Exercice parfait, poésie, humour distancié, le tout sur du velours car accompagné d'un public tout acquis. On regrettera la brieveté du show, qui compte au final trop peu de nouveaux morceaux.

Denis Bortek doit repasser bientôt à la Maison des Métallos, détour conseillé.

Le Littérroriste

19 octobre 2008

Stone Junction de Jim Dodge

Stone Junction est un roman de Jim Dodge publié en 1990 aux Etats-Unis, traduit récemment par Nicolas Richard pour les Editions du Cherche-Midi. Le roman ayant été unanimement encensé par la critique, il était intéressant d'y jeter un oeil.
Stone Junction se présente comme un grand roman picaresque, aux personnages hors normes, bandits, alchimistes, joueurs de cartes, le tout pris dans une grande fresque traversant les Etats-Unis. Le personnage central du roman n'est en réalité pas son héros, Daniel, mais une association nommée AMO qui réunit une bande d'originaux qui ont tous en commun de refuser les aspects contraignants du monde moderne. Pour caricaturer, ce sont des personnages résolumment analogiques qui s'opposent au tout digital. Ajoutons à tout celà quelques valeurs post-hippies, vagument altermondialistes et souvent new-age, et nous obtenons un cocktail qui, s'il peut plaire à des adolescents attardés, ne peut qu'offusquer le libre-penseur, agaçé d'être infantilisé par un roman manipulateur, démagogique et paranoïaque qui oppose les gentils drogués originaux, voleurs et libertaires (ah...les vraies valeurs) aux vilains réprésentants du pouvoir fédéral. (beaucoup trop sérieux donc méchants). Tout ça ne vole pas plus haut que Star Wars qui au moins, n'a pas la prétention de nous ouvrir l'esprit.

Un roman ultra conservateur qui se cache.
Une régression dont le succès ne manque pas de nous interroger sur l'état de la pensée occidentale


Le Littérroriste

07 octobre 2008

La possibilité d'une île (roman)

Avant d'aller voir le film de Houellebecq (s'il reste encore quelques jours sur les écrans) retour sur le roman dont il est l'adaptation.

Daniel est un comique un peu cynique, assez tendance. Le sexe est pour lui un principe de vie. En vieillissant, il réalise la marchandisation des corps. La jeunesse qu'il convoite lui est de plus en plus inaccessible. Il se laisse peu à peu approcher par une secte aux accents Rahéliens, dont les recherches visent au clonage. et donc, à la vie éternelle. Roman structuré par aller-retours entre le récit de Daniel et celui de ses descendants (ses clones) vivant dans un monde post-apocalyptique une vie aspetisée et solitaire. Le texte évoque la perte volontaire de nos caractéristiques animales, de nos passions, pour finir par le constat d'un retour du nième descendant de Daniel à cette poésie du réel et du risque.
On pourra regretter certaines légeretés du style, pour finalement apprécier un texte qui soulève des questions un peu plus intéressantes que celle des nombrils germanopratins.
La possibilité d'une île est un roman imparfait, parfois un peu dilué, mais qui concentre les problématiques de notre condition.

Le Littérroriste

05 octobre 2008

China Gold au musée Maillol

Le musée Maillol est de ses institutions qui posent question. Une question jamais résolue, vite oubliée, qui resurgit à chaque visite. Ce musée est-il réellement adapté à l'affichage d'eouvres contemporaines.
Il est aujourd'hui de bon ton de faire l'apologie du mélange à tout prix, du cross-over, comme si ces croisements étaient toujours fertiles, comme si, au final, ils n'aboutissaient pas aussi parfois à une perte de sens, une aseptie radicale.
Questionnement qui, donc resurgit avec cette exposition consacrée aux enfants terribles de l'art contemporain chinois. China Gold met en scène 35 artistes dans des domaines variés.
Au final, c'est sans doute, et paradoxalement, dans l'art numérique que l'exposition nous étonne le plus. Photographies surréalistes, mises en scène de manière méticuleuse, photographies qui nous content l'envers du décor, la réalité et les difficultés de la Chine réelle. On s'étonne finalement de retrouver un point de vue - une esthétique - très occidental, mais c'est oublier que nombre de ces artistes sont passés par l'Europe ou les Etats-Unis.

A voir donc, en tentant de faire abstraction des boiseries et autres sculptures de Maillol.

Le Littérroriste