10 décembre 2006

Naître

Histoire d'un désastre. Prenez une brochette d'acteurs épatants (dont Carlo Brandt), des décors sobres mais efficaces, des costumes réussis dans un esprit Fahrenheit 451. Prenez un auteur en vogue, Edward Bond, dont Naître est le troisième volet d'une tétralogie, donnez la mise en scène à Alain Françon, spécialiste d'un théâtre "politique".
Prenez une salle subventionnée (le Théâtre National de la Colline dont Françon est le directeur) qui n'a pas besoin de trouver son public et secouez le tout... pendant 2h30.
On aurait aimé aimer. Bond traîte de la question de la représentation de la violence et de la guerre. Comment montrer l'horreur ?
Mais la mise en scène est lente, très lente, et la pièce est longue, très longue. La situation n'évolue plus au niveau dramaturgique pendant la dernière heure, interminable dillution d'une situation fantasmatique.
Curieusement, cette pièce, dans la même distribution, avait fait scandale au festival d'Avignon lorsque un bébé était écrasé contre des boucliers. Cette radicalité là, au contraire, fait les meilleurs moments d'une pièce dont l'ennemi principal est l'ennui.

BI