20 février 2010

Un léger passage à vide

On avait connu Nicolas Rey chez Pascale Clark. Ses chroniques traitaient de tout sauf des invités, petits morceaux d'évasion, tentatives d'échapper à la médiocrité d'un monde (celui du show-biz) qu'il semble abhorrer. Son dernier opus - qualifié de roman, mais on y cherchera vainement la trace de la fiction - navigue dans ces mêmes eaux troubles. N'est pas Bukowski qui veut, et le charme du destroy à la française n'égale pas la noirceur américaine, aux destins autrement brisés. Car ce qui caractérise Rey, c'est qu'il fait partie du monde qui le détruit, qui le déprime. Prisonnier du parisianisme chic, de ses cynismes de pacotille, Rey se réfugie dans un infantilisme qui touche parfois à la poésie, parfois au ridicule.
Dommage que l'auteur ne se livre jamais tout à fait, qu'il ne fasse qu'effleurer ses blessures, ses pensées.

Un léger passage à vide est un livre attachant, mais bourré de défauts, comme son auteur.

Le Littérroriste