19 novembre 2006

La Pianiste

Comment retranscrire à l'écran le style abstrait et dense de Jelinek, son obsession quasi marxiste, sa vision d'une Autriche en voie de décomposition ? Comment évoquer les thèmes sado-masochistes de La Pianiste sans sombrer dans le sensationnel ?
Il fallait pour cela un cinéaste froid, sans effets, d'une précision clinique, Haneke excelle à ce jeu-là, son austérité ne vire pas à l'esthétisme.
Il fallait également des acteurs à même d'incarner sans volupté cette chair qui fait parfois penser à Schiele. Isabelle Huppert et Annie Girardot sont magistrales, Benoit Magimel un peu en retrait, manque un peu d'étoffe.
La pianiste est une réussite, une réussite qui laisse profondément mal à l'aise, comme les romans d'Elfriede Jelinek.

BI

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