15 août 2007

Qui connaît Madame Royal ?

Eric Besson, économiste socialiste chargé du chiffrage du programme de la candidate, a quitté le navire avant qu'il ne sombre, dénonçant l'incompétence, la démagogie et l'autoritarisme de celle qui se voyait comme la mère de tous les français (j'ai déjà glosé sur ce vocabulaire néo-pétainiste).

Le livre publié par le Seuil regroupe des entretiens avec Claude Askolovitch (Nouvels Obs), qu'on ne peut pas taxer d'anti-socialisme primaire.

Nous sommes quelques-uns à avoir échappé in extremis au vote Royal, à avoir ressenti un vrai malaise devant une candidate dont nous soupçonnions qu'elle était tout autre chose que ce qu'elle voulait nous présenter.

Besson nous révèle l'ampleur du malaise au sein du PS. Il parle finalement moins de Royal que du clivage entre son équipe et le reste du Parti Socialiste. Entre la figure d'un Hollande incapable de trancher, les vieux amis qui poignardent Besson dans le dos, les mensonges à répétition de la candidate, ses bourdes révélatrices, l'entretien complète utilement La femme fatale que nous avons chroniqué ici.

Dans Qui connaît Madame Royal ? Besson met spécifiquement l'accent sur la prétention participationniste de Royal, et la manière dont tout cela n'a servi qu'à justifier un discours pré-établi. Besson finira par démissionner, songera à se retirer pour toujours de la politique, avant d'être accueilli par le camp d'en face, comme beaucoup d'autres.
Jamais candidat socialiste n'aura suscité une telle désaffection des intellectuels, dans un pays où, pourtant, ne pas être de gauche est considéré comme un manque de gout lorsque l'on paye l'ISF.

BI

ps: vidéo de Besson sur son livre

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Même une "colère saine" n'a pas réussi à nous duper. C'est rassurant. Encore faut-il que ce soit pour de bonnes raisons. Avons-nous choisi notre président suite à l'inexistence de compétences de son adversaire versatile?
Ses propos, propositions, postures dictés par l'observation des sondages ont démontré les limites de cette nouvelle stratégie politique « audimatique ».
Délaissant nos références politiques, elle choisit l'inspiration chez Benjamin CASTALDI qui braverait volontiers le ridicule en portant avec joie une lavallière et un chapeau pointu si le dictat de l'audimat le justifiait.
Elle sème ainsi nos éléphants rancuniers et non sans défenses par son ascension rapide sans précédent.
Mais attention, d'après ce proverbe africain plein de bon sens « A la danse du cul, le lièvre et l'éléphant ne sont pas partenaires », Ségolène devra renoncer à son attitude de papillon éphémère et garder la tête haute comme Steevy, Loana et tant d'autres désavoués publiquement par SMS, il y a bien longtemps !

Le Littérroriste a dit…

Tout cela mérite réflexion. Patience! Encore quelque temps et les vernis craqueront de toutes parts...