08 mars 2008

There will be blood

Les pionniers américains du pétrole au début du vingtième siècle...La cupidité, la violence, l'obsession. Les histoires familiales. La religion.
On pouvait tout craindre de ce cocktail.
Un Dallas historiciste ?
Les premiers instants du film rassurent tout de suite. Paul Thomas Anderson filme avec sobriété, minimalisme.
Plusieurs minutes (une demi-heure ?) s'écoulent avant qu'un mot ne soit échangé.
La musique est radicale, expressionniste, dérangeante.
Le mal couve dès l'origine.
Et le film existe. Il existe par ses personnages, ses personnages qui, chose rare dans le scénario actuel, ont de l'épaisseur, de la complexité, un mystère.
Quelles sont les motivations profondes de Daniel Plainview, le clairvoyant, le pionnier ? Cache-t-il vraiment des sentiments derrière sa façade de dur-à-cuire, ou joue-t-il de cette idée ?
Qui est vraiment ce jeune pasteur, son charisme théâtral n'est-il qu'une mise en scène destinée à asseoir un pouvoir grandissant dans sa communauté ?
Le demi-frère de Daniel l'est-il vraiment ? Daniel peut-il avoir des sentiments fraternels ?
Le fils adoptif de Daniel, devenu sourd, est-il au courant de son statut ? La haine a-t-elle pris le pas chez lui sur l'amour qu'il ressentait pour Daniel ?

There will be blood est un film magistral. L'auteur de Magnolias, Boggie-nights et Punch-Drunk Love atteint une maturité dans son art rare chez un réalisateur aussi jeune.
Les acteurs sont formidables. Daniel Day Lewis incarne son personnage avec une justesse dans le regard qui fait frémir. Paul Duno (Little Miss Sunshine) dresse le portrait d'un jeune évangéliste précurseur des dérives du genre, entre foi, dollars et pouvoir, avec de grands numéros de prêche où l'acteur laisse libre cours à son instinct, performances on stage mémorables.

A voir.

LE LITTERRORISTE

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