Tokyo Sonata

Famille qui semble fonctionner, avec les non-dits de toute famille du monde dit développé.
Rapidement, les choses éclatent. Le père est subitement licencié, et continue à faire semblant de se rendre au boulot tous les matins. Le plus jeune des fils détourne l'argent de la cantine et prend en secret des cours de piano auprès d'une voisine. L'aîné s'engage dans l'armée aux côté des américains et part en Irak. La communication s'est peu à peu perdue. Elle reposait sur des implicites, des choses qui, devant aller de soi, ne sont plus discutées. Quand la situation change, le silence reste, mais dissimule alors des mensonges par omission.
Portrait réaliste d'un Japon qui nous ressemble. La mère de famille suit un cambrioleur, quitte son foyer pour vivre quelques jours auprès d'un autre exclu qui finit par précipiter sa décapotable volée dans l'océan.
Retour au bercail, retrouvailles en silence. Séquence finale : le jeune pianiste passe une audition pour une école de piano prestigieuse. La transgression (la sienne, celle de la mère qui a fauté) et l'humiliation (le père renvoyé, forcé de travailler à l'entretien d'un centre commercial) sont intégrés, la vie peut recommencer.
Beau film sur l'absurdité du monde que nous nous sommes créés, sa violence cachée.
Le Littérroriste
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